Déjà l'avant dernier (et septième) tome et pourtant j'ai l'impression d'avoir entamé cette série hier... A l'image du titre, mon coeur sera longtemps hanté par cette histoire démarrée à quatre mains et devenue par la suite orpheline d'un auteur. Une histoire qui a pourtant évolué d'une magnifique manière sous la plume d'Erik L'Homme. Au-delà de l'action et de ce récit fantastique, certaines phrases font mouche.

Vivre, c'est avoir des problèmes et essayer de les résoudre.

A quoi servent les notes d'une musique, à quoi servent les mots d'une chanson, sinon à remplir la mer que d'autres ont vidée ? A repeindre des horizons qui ont été effacés ? A forger les maillons de la chaîne qui nous rattache au soleil ? 
A ériger un lieu habitable sur les territoires du néant...

Il y a de la beauté et de la mélancolie dans ce texte mais pas que. On retrouve, fidèle à lui-même, Jasper et son humour pourri.

Cette fois, Walter ne peut plus reculer.
J'entends par là qu'il est dos au mur.
Prisonnier du cercle qu'Otchi, profitant de la confusion, a tracé sur le sol, en sautillant et en marmonnant (ce que je n'aurais jamais songé à faire, par peur, peut-être, d'être surnommé ensuite Jasper le Bondissant - on attrape vite un sobriquet dans le milieu des sorciers).

Et puis aussi les dialogues avec Ombe. 

" Tu as l'art de te faire des amis, toi.
- Bah, il ne m'aimait déjà pas avant.
- Je te trouve très courageux, Jasper. Si, si. Je tenais à te le dire.
- Un fil seulement sépare le courage de l'inconscience. "

Quel est ce lien étrange qui relie nos deux agents stagiaires de l'Association ? L'auteur nous donne enfin quelques éléments de réponse. Dans ce tome, on découvre aussi que Rose est une véritable walkyrie dans l'âme, que certains ne sont pas ceux que l'on croyait, et que Jasper a un potentiel à développer. La question, c'est : où tout cela va-t-il nous mener ? Nous le saurons dans le prochain tome, du moins je l'espère.

Le billet de Syl

Gallimard Jeunesse - Rageot éditeur, 206 pages, 2012