La mauvaise nouvelle, c'est que c'est encore une série ! La bonne nouvelle, c'est que deux tomes sont déjà parus à l'heure où j'écris ces lignes et que les trois restants le seront d'ici la fin de l'année. 
Ce premier roman d'Eli Esseriam est une vraie réussite. J'ai traîné à l'ouvrir, mais une fois la lecture commencée, il m'a été difficile de le lâcher. Apocalypsis est une série fantastique au titre transparent qui revisite donc l'apocalypse version moderne. Chacun des quatre premiers tomes sera consacré à l'un des cavaliers évoqués dans l'ancien testament. Le dernier tome sera celui de leur rencontre et de leur mise en oeuvre de la fin du monde. 

Le premier des cavaliers de l'apocalypse est Alice, une adolescente et élève de première, âgée de 17 ans. Cette jeune femme n'a rien de commun avec ses pairs. Si Alice est une beauté, ce qui la distingue des autres, c'est son intelligence supérieure. Elle mémorise tout ce qu'elle apprend et son niveau de connaissance dépasse et de loin celui de ses professeurs. Un cerveau de génie caché sous une belle frimousse blonde. Et pourtant, alors qu'il semble qu'une bonne fée se soit penchée sur son berceau à la naissance et l'ait dotée de toutes les qualités possibles, Alice n'a pas de vie sociale, pas d'amis. Car en réalité, ce qui lui manque, c'est tout simplement... un coeur. L'empathie, Alice ne sait pas ce que c'est. Aimer (à part ses parents) non plus. Depuis la plus tendre enfance, elle avance dans la vie sans se préoccuper des autres, en les évitant au maximum. 

Ce qui est totalement déroutant dans ce roman et en même temps hypnotisant, c'est la personnalité d'Alice. Insupportable de méchanceté et de cynisme, elle n'est jamais à court de paroles acerbes à l'égard de son prochain et parfois le fond de ses pensées donne le vertige. Et pourtant, au fil des chapitres, on en vient à éprouver de la compassion à son égard.  
On suit donc cette héroïne pour le moins étonnante en se demandant où tout cela nous mène, et quel chemin va suivre Alice à partir du moment où elle découvre sa véritable identité, celle de cavalier de l'apocalypse. Comment elle va envisager sa destinée et comment elle va gérer en parallèle sa vie d'humaine, lycéenne trop parfaite, cela vous le découvrirez par vous-même. Car, de l'histoire, je ne veux rien dire au risque de gâcher ce superbe roman dont la grande force est l'effet de surprise. Car, surpris, vous le serez sans nul doute plus d'une fois.

Un roman au style percutant qui vous coupe le souffle à certains moments et ne peut laisser indifférent. Une écriture totalement maîtrisée qui vous plonge dès les premières lignes dans la peau de ce personnage fascinant.

J'ai refermé ce premier tome avec l'envie de découvrir au plus vite le deuxième cavalier de l'apocalypse, Edo, le rouge.

Elles l'ont lu : Edelwe, Lael

Nouvel Angle, 238 pages, 2011