Les habitués de ce salon savent l'affection que j'ai pour le beau viking dont je suis les aventures depuis le début. Déjà le trente-troisième tome avec entre temps un changement de scénariste mais je suis toujours fidèle à cette longue série. Alors évidemment on peut y voir l'argument marketing et il faut avouer que tous les tomes ne sont pas égaux mais je reste malgré tout une inconditionnelle de Thorgal. Bon an, mal an, j'ai toujours du plaisir à découvrir un nouvel album et celui-ci ne fait pas exception à la règle. 

Ce tome trente-trois opère un recentrage sur le personnage de Thorgal, preuve que je m'étais trompée lorsque je pressentais sa disparition. Et quand je dis recentré, cela signifie que dans Le bateau-sabre, Jolan n'apparaît que très brièvement, cinq pages sur quarante-huit (oui, j'ai compté !) et il n'est absolument pas question d'Aaricia ni de Louve. Est-ce un choix délibéré puisque le premier tome de la série dérivée consacrée à cette dernière est sorti en même temps que ce tome-ci ? Il semblerait que oui, mais j'y reviendrai quand je vous parlerai de cet album.

Thorgal donc, au coeur de cette nouvelle intrigue, ou plus exactement suite de l'intrigue principale qui nous tient déjà en haleine depuis plusieurs tomes. En réalité, il ne se passe pas grand chose dans ce nouvel opus où notre héros continue de chercher son fils Aniel. En gros le récit se résume à ça avec une petite aventure pour pimenter l'histoire, mais rien de transcendant. Pour autant je ne qualifierai pas Le bateau-sabre de mauvais, les scènes d'action sont sublimes (toujours la grande classe pour le dessinateur Rosinski qui n'en finit pas de m'éblouir) et quelques éléments laissent présager de revirements prochains, mais ce n'est pas assez pour contenter le lecteur. Je crois que c'est le rythme qui pèche dans ce nouveau tome. Là où dans le précédent, la narration était double et assurait une dynamique au récit, ici la tension retombe et l'ennui n'est pas loin... 

En résumé, un album de transition dans un nouveau cycle qui me laisse un peu sur ma faim ! Il n'empêche que la dernière vignette laisse présager une suite qui devrait relancer le scénario et bien entendu je brûle de découvrir ce qui va se passer, on ne se refait pas !

Le Lombard, 48 pages, novembre 2011