Troisième (et dernier) tome d'Azilis et troisième coup de coeur.

Que dire que je n'ai déjà dit sur cette série que j'aime d'amour ? Comment vous convaincre de vous ruer en librairie pour acquérir le premier tome et commencer à le lire ? 

Le sortilège du vent est court, bien trop court. Et en même temps si dense. On y retrouve toutes les qualités des deux premiers tomes. Le souffle épique du début qui ne mollit pas, les valeurs de courage, d'amitié et d'amour exacerbées. Et le voile de légendes qui s'infiltre dans l'histoire pour finir par l'envelopper.

L'histoire d'Azilis relève également dans une certaine mesure du parcours initiatique. Les personnages dont j'ai fait la connaissance dans L'épée de la liberté ont considérablement évolué, changé. Chacun est allé à la rencontre de sa destinée, certaines plus douces que d'autres. Je ne les aime pas tous, mais je me suis attachée à plusieurs d'entre eux. Il y a bien sûr Azilis, celle qui a sans doute le plus souffert à cause des épreuves qu'elle a subies. Elle n'a que 16 ans à peine au début de l'histoire, et pourtant malgré son jeune âge, elle fait preuve d'une incroyable force morale. J'ai aussi une affection toute particulière pour Caius, son frère aîné. Guerrier courageux et fidèle en amitié, il n'est cependant pas exempt de défauts et c'est précisément sa nature bouillonnante qui fait tout son charme. Kian est indéniablement le potentiel masculin du roman, mais hélas il est peu présent dans ce dernier volet. Heureusement, chacune de ses apparitions compense son absence prolongée ! Enfin il y a les personnages que je qualifierais de "secondaires" mais qui ont toute leur importance : Ninian, le jumeau d'Azilis, Enid, devenue servante d'Azilis et puis la sorcière Rhiannon que l'on retrouve avec plaisir dans ce troisième tome. J'allais oublier de parler du fameux Myrddin... Il faut dire que je ne l'aime guère celui-là. Perfide, calculateur, ensorceleur et... terriblement séduisant. Il a beau m'être profondément antipathique (dès le départ j'ai eu un faible pour Kian), force est de reconnaître son charisme auquel personne n'est insensible.

Dans ce dernier opus, la légende prend davantage de place dans l'histoire. J'ai adoré la façon dont l'auteur s'empare de la dualité du personnage d'Azilis. Le sortilège du vent permet enfin de démêler les fils des tomes précédents et tout prend sens. 
Il faut tout de même que je confesse que j'ai attendu pendant près de quatre cents pages de savoir si Azilis allait retrouver le ténébreux Kian. Non pas que le reste soit inintéressant, loin de là, mais bon, je voulais savoir qui de Myrddin ou de Kian allait gagner le coeur de notre belle romaine. Or l'issue de l'histoire est assez surprenante même si parfaitement logique quand on y songe. 

Une série brillante, maîtrisée de bout en bout par Valérie Guinot. Et me voici de nouveau en mode sevrage après avoir quitté cette époque, ces lieux, ces personnages que j'ai côtoyé le temps de quelques heures...  

- Parce que tu penses que j'ai une chance de reconquérir Kian ? 
- Et bien... Oui. De cela aussi je suis certaine. Bien que je ne puisse me fier qu'à mon instinct pour l'affirmer...
- Et ton instinct est fiable, murmura Niniane. Je l'ai maintes fois vérifié. 

* * *

Sa main glissa le long du dos d'Azilis. Elle frissonna, la peau parcourue de mille étincelles. Elle retint son souffle, fouettant sa volonté pour renforcer le mur qu'elle avait dressé entre elle et lui.

* * *

Il luttait contre une angoisse sourde, animale, qui se dépliait en lui comme un serpent prêt à bondir. Il n'était pas superstitieux, croyait en Dieu par habitude plus que par conviction. Cette fois, il sentait la présence d'une puissance immatérielle et la peau de ses bras se hérissait de peur.

* * *

Ils ne s'embrassèrent que plus tard. Un long baiser qui s'égrena jusqu'à l'aube.

* * *

La douleur des âmes était plus difficile à soigner que la douleur des corps. 

* * *

L'espace de ce minuscule instant, elle vit qu'il avait maigri, que son bras était bandé, qu'il portait un torque d'or, qu'il était plus beau que jamais.

Rageot, 402 pages, octobre 2010