Voilà un petit livre dont la couverture et le titre m'ont tout de suite attirée... En l'empruntant à la bibliothèque, je me disais que je l'avais déjà vu quelque part... Mais oui, c'est bien sûr, Clarabel avait encore frappé !!!

Les anglaises, c'est l'histoire de Suzie. Bientôt dix ans, des boucles folles et des questions plein la tête. Une petite fille qui se demande pourquoi elle ne ressemble pas à ses parents, pourquoi ses cheveux sont indomptables alors que ses géniteurs les ont lisses, eux. Suzie en arrive à la conclusion qu'elle a été adoptée et entame une correspondance avec Mine, sa supposée mère absente. 

Un roman tout en délicatesse et en sensibilité. La plume de Marie Chartres fait mouche, elle nous plonge dans les méandres de la pensée de cette enfant qui doute et qui souffre. Une écriture réjouissante et poétique à la fois, une analyse très fine des personnages ; Les anglaises se révèle un roman délicieux. Un livre qui nous aide à réaliser que la vie d'un enfant est parfois compliquée, que se construire même dans un foyer rempli d'amour n'est pas chose aisée... 

Pour le plaisir, des extraits piochés ça et là :

La première fois que je l'ai vue, ce sont ses cheveux qui m'ont sauté au visage. Mine, sa ressemblait à une attaque orange. Elle est rousse, tellement rousse : je suis persuadée que, si les gens dans l'univers entier n'arrivaient plus à connaître la signification des mots, tous au même moment, et devaient tout réapprendre, et bien, le monsieur chargé d'inventer le dictionnaire mettrait la photo de Marcia face à ce mot de six lettres et tout le monde comprendrait, c'est sûr.

Je n'ai parlé à personne de tout la journée. C'est peut-être ça avoir de vrais problèmes : ne trouver personne à qui se confier ou avec qui discuter. C'est garder les soucis à l'intérieur du corps comme dans une prison. "

Mine, tu sais, j'ai regardé dans le dictionnaire. Maintenant, c'est certain, avec toute cette histoire de haricots verts et de cheveux bouclés, nous n'avons pas le même ADN. Rien ne me rattache à eux, pas un seul petit caractère héréditaire. Ils ne m'ont même pas transmis le goûts des légumes. 

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L'école des loisirs (collection Neuf) - 99 pages