Vingt-quatre heures de la vie d'une femme (Zweig Stefan)
samedi 27 mars 2010
J'ai découvert la plume de Zweig sur le tard - l'année dernière - et cela a été une vraie révélation pour moi, une de ces rencontres qui comptent dans la vie d'un lecteur. J'ai donc souscris de suite à la fabuleuse idée de Caroline et Karine qui nous proposent de lire Zweig tous les mois ! Pour varier mes lectures et ne pas m'en tenir uniquement aux essais, j'ai fait l'acquisition du premier volume des œuvres complètes de l'auteur dans la collection La pochothèque. je dispose ainsi d'une vingtaine de textes parmi lesquels puiser selon mes envies. Ce mois-ci, j'avais donc le désir de retrouver Zweig dans ses écrits de fiction, et j'hésitais entre plusieurs nouvelles... J'ai finalement jeté mon dévolu sur Vingt-quatre heures de la vie d'une femme.
C'est seulement la quatrième nouvelle que je lis de l'auteur autrichien, aussi je manque encore d'expérience en la matière et de recul pour analyser ce que je lis. Néanmoins, je parviens déjà à établir des liens et à identifier les thèmes qui semblent chers à Zweig.
Dans Vingt-quatre heures de la vie d'une femme, il s'intéresse à la passion sous toutes ses formes, ici passion du jeu et passion amoureuse. D'un côté, un jeune homme qui subit l'addiction des jeux d'argent et en perd la raison, de l'autre une femme d'âge mûr qui sombre sans s'en rendre compte dans la passion amoureuse. Les deux personnages qui semblent au prime abord s'opposer, évoluent de manière imperceptible au fur et à mesure de l'histoire pour, en quelque sorte, devenir chacun le miroir de l'autre, tous deux soumis à une passion qui les pousse à la folie.
Comme il semble que ce soit souvent le cas dans l'œuvre de Zweig, la nouvelle est un récit enchâssé mais dont l'introduction est relativement longue, ce qui laisse penser au lecteur qu'il est entrain de découvrir le récit principal.
C'est d'une platitude absolue que d'énoncer les choses ainsi, mais je ne peux m'empêcher une nouvelle fois de dire haut et fort combien l'écriture de Zweig est sublime, précise, subtile. La seule description des mains des joueurs est une scène qui frôle le génie. Zweig pénètre les âmes, le plus profond des êtres, et couche cela sur papier ; du grand art. Il y a une beauté tragique dans Vingt-quatre heures de la vie d'une femme, l'issue de cette histoire on la devine assez rapidement, mais les mots sont hypnotisants.
Freud a jugé que cette nouvelle était un chef-d'œuvre. Venant du fondateur de la psychanalyse, pareil compliment laisse supposer la qualité de ce texte.
Les avis de Caroline, Karine et Cynthia (qui donne un conseil judicieux à la fin de son billet !)
Le livre de poche (collection La pochothèque) - 1191 pages
Commentaires
Autant dire que je partage entièrement ton avis ! Et la description des mains vaut effectivement à elle seule le détour !
Tout pareil
Ahlala la description des mains des joueurs, fascinante !
J'ai découvert Zweig aussi sur le tard mais ce fut une belle révélation! On n'oublie pas de sitôt cette écriture et l'atmosphère particulière qui s'en dégage.
Un excellent souvenir de lecture.
Je partage entièrement ton avis!! C'est fou les mains du joueur, j'en garde un souvenir très vif!
Ah mais c'est bien beau de parler des mains mais fallait penser à nous mettre un extrait
Bon ok, je suis déjà convaincue de le lire mais tout de même !
Ce sera mon prochain Zweig! :o)
C'est une des nouvelles qui ne m'a pas touché justement. Mais les descriptions sont superbes, nous sommes bien d'accord !
@Cynthia : @Restling : @Karine:) : Ca m'a fait penser aux descriptions du joueur d'échecs, il faut croire que Zweig est particulièrement fort pour décrire les monomaniaques !
@Kikine : :o)
@katell : Avec Zweig c'est une vraie belle rencontre qui est faite pour durer.
@Choco : Je n'ai volontairement pas mis d'extrait, et ce pour deux raisons : 1) la scène en question est assez longue et je ne me voyais pas la tronquer 2) j'aurais l'impression de déflorer cette nouvelle en mettant en ligne cet extrait, c'est LE moment fort de ce texte et donc je préfère en laisser la découverte aux lecteurs
@aBeiLLe : J'espère que tu aimeras.
@Caro[line|#c3032] : Je ne peux pas dire non plus qu'elle m'ait touchée "intimement" comme ça été le cas avec Le joueur d'échecs par exemple, mais malgré tout cette écriture m'hypnotise.
Un livre merveilleux ! Je suis en train de développer une addiction à Zweig...
@clara : C'est une addiction que je ne saurais qu'encourager !
J'aime beaucoup cet auteur mais je n'ai pas encore lu ce livre...
J'aime énormément ce roman! Quelle magnifique écriture!
Un livre lu il y a plusieurs années, que j'avais aimé et que j'aimerais encore plus aujourd'hui je pense!!!Ahhh...Zweig!
@Marie : L'oeuvre de Zweig est immense, difficile d'avoir tout lu, et c'est tant mieux, cela réserve de belles surprises !
@Edelwe : Et dire que ce n'est que la traduction française...
@lancellau : Oui, ah Zweig.....
la lecture de ton commentaire m'a donné envie de découvrir ce livre. Et je l'ai adoré ! Merci !
@Nawal : Welcome my friend !