Les déferlantes (Claudie Gallay)
jeudi 11 juin 2009
J'avais d'emblée opté pour ce roman lorsque je devais choisir cinq ouvrages dans la liste proposée pour le Prix des lecteurs du Télégramme. D'abord pour son titre mystérieux qui laissait présager une histoire en rapport avec la mer (en réalité elle n'est que peu présente dans ce récit), ensuite parce que c'était un coup de coeur de la bibliothécaire.
Malgré l'excitation avec laquelle j'ai ouvert le livre, je dois dire qu'il m'a fallu un certain temps avant de m'imprégner pleinement de l'atmosphère et d'en apprécier l'écriture. J'ai eu le tort de le mettre de côté au bout d'une quarantaine de pages pour lire autre chose, et lorsque j'y suis revenue j'étais complètement déconnectée et j'ai donc dû reprendre au début. Conseil personnel aux futurs lecteurs des Déferlantes, ne pas laisser durer les pauses pendant cette lecture car il est difficile de s'y replonger. Non pas que ce soit ennuyeux, loin de là, mais peut-être est-ce à cause du style si particulier de l'auteur. Le texte obéit à un rythme interne, sorte de balancier, un peu comme le bercement des vagues. S'arrêter en cours de lecture, c'est donc prendre le risque de casser ce mouvement et d'en perdre la magie. L'idéal serait sans-doute de dévorer ce livre dans la journée par un temps d'hiver, emmitouflée dans un plaid avec une théière bien remplie et un feu de cheminée à côté, tandis que la pluie cingle les vitres. Mais je m'égare... Un roman d'atmosphère donc, vous l'aurez compris ! Typiquement ce que j'aime lorsque je lis, apprivoiser des personnages, un univers, m'extraire de mon quotidien pour naviguer avec les mots, bref, me laisser transporter dans un autre monde.
Les déferlantes, c'est une histoire de rencontres et de meurtrissures. La narratrice, employée par le centre d'ornithologie, est venue s'échouer à La Hague pour recenser les oiseaux et panser une profonde blessure. Quand elle n'arpente pas les landes, elle côtoie les villageois et les personnalités se dévoilent... Lili la tenancière du café et son père ancien gardien de phare, la vieille Nan supposée folle, Raphaël le sculpteur et sa soeur Morgane... et surtout l'étranger, le mystérieux Lambert. Chacun porteur d'un secret, d'une douleur.
Au fil des pages, les destins s'imbriquent les uns dans les autres sur fond d'océan et de brume. La fin de l'histoire redonne de la lumière au paysage et la paix aux personnages, mais il subsiste malgré tout un soupçon de mélancolie.
Ne pas en dire plus et vous laisser simplement l'envie d'ouvrir ce livre et vous laisser envahir par ces déferlantes.
Une plume très particulière qui m'a conquise.
Les avis de Emmyne, Clarabel, Leiloona et Dda
Editions du Rouergue (collection La brune) - 524 pages
Commentaires
Gallay possède effectivement une écriture singulière ... et cela se voit particulièrement dans ce livre. Je suis contente qu'il t'ait plu.
Merci pour le lien. :))
C'est vrai qu'à la bibli nous l'avons aimé aussi et le conseillons chaleureusement
Quand tu parles du rythme interne du récit et du mouvement de balancier, c'est tout à fait ca! Du coup on est bercé.
Pour avoir entendu l'auteur parlé de comment l'idée de ce livre lui était venue, c'est en écoutant par le plus grand des hasard un jour le poème "le gardien de phare qui aimait trop les oiseaux" de...Prévert bien sûr ; présence ominiprésente dans le roman sous la bienveillance de ce personnage de vieux dandy : Monsieur Anselme.
Je l'ai dit que j'avais aimé ce livre , hun ? Oui ? Bon
Inutile pour moi aussi de préciser que cette lecture m'a envoutée. J'avoue que j'étais déjà conquise par la plume de C.Gallay, mais ce roman ci m'a impressionnée. Comme toi, j'aime m'installer dans une lecture, m'y laisser emporter. Un très beau moment de lecture.
Je viens d'acquérir "L'office des vivants" du même auteur. J'espère être aussi ravie avec ce titre que vous et les lecteurs qui ont corroboré votre élogieuse critique des Déferlantes via les commentaires ! Si vous l'avez lu, pensez-vous que ce sera le cas?
Un peu déçue par "l'or du temps", je l'ai mis en attente pour l'instant.
On me l'a prêté : je suis curieuse de voir s'il me plaira, car même si énormément de lecteurs l'ont aimé, j'ai noté à droite à gauche quelques réticences, voire des abandons.
Bien que je sois du côté des réticents, j'ai un peu l'impression que ce roman a des chances de gagner le prix des lecteurs du Télégramme !
Je lis des avis divergeants sur livre mais je pense qu'il pourrait me plaire. J'avais adoré "seule venise".
j'ai de plus en plus envie de découvrir la plume de cet auteur...
@Leiloona : Tu vas quand-même pas me dire merci à chaque lien, si ?! :o)
@Stéphanie : Quel enthousiasme ! C'est agréable à lire !
@emmyne : Une envouteuse, effectivement !
@Reka : Malheureusement, je ne puis répondre, Les déferlantes étant le premier roman que je lis de l'auteur !!
@Flo : Pour ma part je compte lire d'autres titres de l'auteur un jour...
@Brize : C'est un livre qui ne laisse pas indifférent...
@levraoueg : Peut-être... Moi je n'ai aucune idée d'une résultat...
@sylire : Ca parle de quoi ?
@yueyin : Je ne cerne pas assez tes goûts pour savoir si tu aimeras, mais je recommande cette lecture, vraiment.
D'une femme qui vient de se faire quitter par un homme. Elle a quarante ans. Elle décide de tout plaquer et part en train à Venise se ressourcer. Elle s'installe à l'hôtel pour une durée indéterminée. Là, elle fait des rencontres...
@sylire : Il me tente bien celui-là et aussi un autre dont j'ai oublié le titre...