Le cinquième et plus long tome de la saga Harry Potter... En le relisant, je me suis faite la même réflexion que lors de la relecture des deux tomes précédents, à savoir que c'était probablement celui que je trouvais le plus abouti et le plus réussi ! Mais si je m'en tiens uniquement à mon ressenti, ce n'est pas mon préféré. Bien que l'histoire soit palpitante, Harry Potter et l'odre du Phénix m'a laissée cette fois encore un sentiment de mal-être tout au long de sa lecture. Jusqu'à présent (n'ayant encore pas lu le dernier tome), il m'apparaît comme le plus noir de la série même si le suivant nous offre une fin tragique.
La tension va crescendo du début à la fin du récit, ne nous laissant que peu de moments pour souffler. Il y a bien de temps en temps des notes d'humour, notamment à travers l'attitude des frères Weasley qui ont décidé "d'égayer" un peu la vie à Poudlard, mais ce ne sont que de courts moments de répit dans un quotidien considérablement noirci. Le professeur Ombrage, nouvellement nommée à Poudlard, s'acharne sur Harry jusqu'à lui retirer un à un tous ses plaisirs. D'une grande cruauté, elle épie les moindres faits et gestes des élèves et rapidement cette "traque" va faire monter l'angoisse au sein de l'école. Le passage qui me marque le plus, c'est celui dans lequel Harry Potter se présente dans son bureau pour une première retenue. Je n'en dis pas davantage pour préserver ceux qui ne l'auraient pas lu, si ce n'est, que, pour la deuxième fois, en lisant ces pages, je me suis sentie très mal...
Dans ce tome, j'aime plus que jamais la droiture du personnage de Dumbledore, qui même dans les situations les plus critiques conserve son côté facétieux, sans toutefois jamais perdre sa dignité. J'aime les nouvelles trouvailles comme la discipline de l'occlumencie, la salle-sur-demande ou encore les créatures que l'on nomme sombrals. J'aime aussi particulièrement la solidarité entre les membres de l'ordre du Phénix, qui compense (un peu) l'extême solitude de Harry.
La fin est profondément triste, la réaction de Harry très humaine, je m'identifie complètement au personnage...

Un extrait que j'aime particulièrement :

Les élèves formaient un grand cercle le long des murs (certains d'entre eux , remarqua Harry, étaient couverts d'une substance qui ressemblait à s'y méprendre à de l'empestine). Les enseignants et les fantômes étaient également présents. Bien visibles dans la foule, on reconnaissait les membres de la brigade inquisitoriale qui affichaient un air satisfait. Peeves voletait au-dessus des têtes en regardant fixement Fred et George. Debout au milieu du cercle, tous deux avaient l'expression caractéristique de quelqu'un qu'on vient de prendre la main dans le sac.
- Bien ! dit Ombrage d'un air triomphant.
Harry s'aperçut qu'elle se tenait devant lui, quelques marches plus bas. Cette fois encore, elle contemplait sa proie avec délectation.
- Alors, vous trouvez amusant de transformer un couloir de l'école en marécage, n'est-ce pas ?
- Très amusant, oui, répondit Fred qui leva le regard vers elle sans manifester le moindre signe de frayeur.
Rusard joua des coudes pour s'approcher d'Ombrage. Il pleurait presque de bonheur.
- J'ai le formulaire, madame la directrice, dit-il d'une voix rauque en brandissant le morceau de parchemin que Harry l'avait vu prendre dans le tiroir du bureau d'Ombrage. J'ai le formulaire et les fouets sont prêts... Oh, s'il vous plaît, donnez-moi l'autorisation de le faire tout de suite...
- Très bien, Argus, dit Ombrage. Vous deux, ajouta-t-elle en regardant Fred et George, vous allez voir ce qui arrive dans mon école aux canailles de votre espèce.
- Eh bien, moi, je crois qu'on ne va rien voir du tout, répliqua Fred.
Il se tourna vers son frère jumeau.
- George, dit-il, je pense que nous n'avons plus l'âge de faire des études à plein temps.
- Oui, c'est bien ce qui me semblait, répondit George d'un ton léger.
- Le moment est venu d'exercer nos talents dans le monde réel, tu ne crois pas ? reprit Fred.
- Sans aucun doute, approuva son frère.
Et avant que le professeur Ombrage ait pu dire un mot, ils levèrent leurs baguettes et s'écrièrent d'une même voix :
- Accio balais !
Harry entendit un grand bruit quelque part dans le château. Il jeta un coup d'oeil sur sa gauche et eut tout juste le temps de se baisser. Les balais de Fred et de George, l'un traînant toujours derrière lui la lourde chaîne et le piton de fer auquel Ombrage les avait attachés, fonçaient dans le couloir en direction de leurs propriétaires légitimes. Ils virèrent sur leur gauche, plongèrent le long de l'escalier et s'arrêtèrent net devant les jumeaux, la chaîne cliquetant bruyamment sur les dalles du sol.
- Au plaisir de ne plus vous revoir, dit Fred au professeur Ombrage en passant une jambe par-dessus le manche de son balai.
- Oui, ne vous donnez pas la peine de prendre de nos nouvelles, ajouta George qui enfourcha également le sien.
Fred jeta un regard circulaire aux élèves rassemblés en une foule attentive et silencieuse.
- Si quelqu'un a envie d'acheter un Marécage Portable semblable à celui dont nous avons fait la démonstration là-haut, rendez-vous au 93, Chemin de Traverse, chez Weasley, Farces pour sorciers facétieux, dit-il d'une voix sonore. Nos nouveaux locaux !
- Réduction spéciale pour les élèves de Poudlard qui jurent d'utiliser nos produits pour se débarrasser de cette vieille grenouille, ajouta George en montrant du doigt le professeur Ombrage.
- ARRÊTEZ-LES ! hurla Ombrage d'une voix suraiguë.
Mais il était trop tard. 

Chapitre 29 ~ Conseils d'orientation

Gallimard Jeunesse - 975 pages