L'école est finie (Yves Grevet)
mardi 6 mars 2012
Deux raisons m'ont donné envie de lire ce roman de jeunesse, son auteur bien sûr, mais aussi le thème. Déjà, la couverture en dit long, et j'étais curieuse de découvrir cette société dans laquelle l'école n'a plus le même statut qu'aujourd'hui.
Nous sommes en 2028 et l'éducation désormais se monnaye. Quand on n'a pas les moyens de payer l'école pour ses enfants, celle-ci est prise en charge par des entreprises. Mais pas dans un but philanthropique, non, bien sûr. En contrepartie, les élèves doivent travailler dans l'entreprise qui finance leur scolarité.
En une quarantaine de pages seulement, L'école est finie brosse le tableau très sombre d'une société où l'école n'est plus gratuite et accessible à tous. Où les enfants dès le plus jeune âge sont conditionnés par le fric, le marketing, le commerce. A l'école, on apprend son futur métier en alternance dès le cours préparatoire.
Certains parents s'inquiètent de cette "éducation au rabais".
Ils se disent que s'ils n'agissent pas maintenant, elle ne sera jamais capable de lire un vrai livre.
- Un livre ! dis-je. Ah oui, c'est le truc qui ressemble à un catalogue Jardins et Maisons mais sans les prix et les photos. Mon père, autrefois, quand il était à l'école, il en lisait plusieurs par an. C'était bien avant la Grande Crise du début du XXIème siècle. Moi, je n'ai jamais essayé d'en lire un, c'est trop dur.
Un roman d'anticipation engagé politiquement qui donne à réfléchir. Court, bien trop court, mais percutant. A mettre entre les petites et les grandes mains, pour ne pas oublier combien le rôle de l'école est important, mais aussi à quel point son statut est fragile.
Elles l'ont lu : Clarabel et Laure
Syros (Mini Syros), 43 pages, 2012
Commentaires
Ouch ! L'extrait fait peur dit donc !!
Tu donnes envie de lire ce petit ouvrage :-), dont l'histoire ne sera jamais, je l'espère, QUE de la fiction !
Ca fait peur mais il faut espérer que...
Anticipation, anticipation.... Pas tant que ça, car ce système de "mécénat" financier existe déjà dans certains écoles de commerce, écoles d'ingénieurs ou grandes écoles, non ?
je n'aime pas les frites, je n'aurais donc pas été attirée par ce bouquin mais ce que tu en dis me plaît.
Non malgré ton avis positif et l'auteur, pas tentée...
Pour une fois, ça change.
Pas si loin de la réalité actuelle, malheureusement. C'est ce qui pend au nez de l'enseignement professionnel notamment. C'est terrifiant ! Mais pour avoir adoré Méto , je note.
tout comme toi l'auteur et le sujet vont me pousser à le faire sortir de ma PAL très rapidement !
@sandy : Glaçant, n'est-ce pas ?!
@Meria : Je l'espère aussi !
@Syl. : L'école est bien mise à mal en ce moment, mais gardons espoir, oui.
@In Cold Blog : C'est vrai, mais fort heureusement, il existe encore des écoles prestigieuses gratuites accessibles à tous.
@Violette : Tu n'aimes pas les frites ? Mais de quelle planète es-tu ?! :o)
@Cess : Dommage...
@somaja : Nous ne sommes pas encore dans la situation décrite par le bouquin mais des dérives existent déjà, oui.
@bouma : Tu peu l'en sortir de suite, en moins d'une heure il est lu !
Un sujet qui (bien sûr) m'intéresse. Je note!
Je trouve que la page couverture ne va pas trop avec le contenu du roman, un peu trop humoristique, mais le livre me tente vraiment beaucoup.
@Edelwe : Curieuse de savoir ce que tu en penseras.
@GeishaNellie : Moi je ne la trouve pas du tout humoristique cette couverture, au contraire...