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J'ai laissé en attente pendant plusieurs mois cette série dont les deux premiers tomes m'avaient pourtant enthousiasmée. 
Maximilian est le troisième cavalier, autrement dit le noir. Personnage ambigu, en apparence insensible et cruel et doté d'un esprit d’auto dérision, il m'a totalement séduite par son humour et sa verve incroyable. 

Et bien sûr, il y a moi. Maximilian Von Abbetz. Max. Un jeune homme de 17 ans richissime qui déambule avec une nonchalance affectée dans un monde qui lui appartient, avec ce sentiment de toute-puissance qui irrite, à juste titre, tous ceux qui le croisent. Blasé, amer, indifférent, indolent et cruel sont quelques-uns des qualificatifs  qui semblent adéquats pour me décrire. je suis un post-adolescent qui a déjà tout essayé, tout vu, qui s'est offert tous les luxes et les plaisirs éphémères imaginables. Un môme capricieux et vaniteux, adepte des plaisirs de la chair en tous genres, de liquides enivrants et de substances illicites. Un type borderline qui n'aime rien davantage que les transgressions, monnaye les interdits et rachète les territoires pour repousser les limites. Autrement dit : un sale con.

Saluons encore une fois l'immense talent de ce jeune auteur dont la plume est taillée à la serpe. Chaque phrase est délectable, mais que les âmes sensibles s'abstiennent, mièvrerie et douceur ne sont pas prévues au programme. 
L'intrigue est toujours maîtrisée de bout en bout, la narration effrénée et ce troisième volume s'engloutit en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. 
Je n'ai pas l'intention de vous en dire davantage, je vous invite simplement si ce n'est pas encore fait, à découvrir cette série de très grande qualité et qui se démarque dans le paysage de la littérature de jeunesse actuelle.

Un nouvel extrait avant de se quitter :

Les gens se demandent certainement pourquoi, dans les tablées gastronomique, l'on sert des assiettes au contenu si frugal, presque symbolique. La réponse est pourtant évidente : en une dizainre de bouchées, le repas complet est ingurgité et l'on peut prendre congé les uns des autres sans manquer de correction. L'ennui et la mauvaise compagnie sont les pères fondateurs de la cuisine prétentieuse et de la maigreur prisée par les femmes galantes. Un adage indien dit que les gens gros sont heureux. Je ne peux statuer quant à la véracité de cet énoncé mais je peux vous dire que je connais beaucoup de gens sveltes fort tristes et emmerdants à souhait. Le menton pointu et la côte apparente, ils ne m'ont jamais fait penser qu'à des lévriers afghans. A leur vue, je sens toujours poindre en moi l'envie de devenir vétérinaire et de les piquer afin de mettre un terme à une vie de souffrance affichée.

Nouvel Angle, 269 pages, 2012