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Exprimer mon ressenti durant cette lecture ne sera pas chose aisée. Je l'ai lu d'une traite mais en fronçant les sourcils à plusieurs reprises. Impression mitigée, donc. 
Avant toute chose, j'aimerais apporter une précision qui a son importance, ce roman tient davantage de Cendrillon que de la dystopie. Etant donné qu'il était présenté comme le premier tome d'une trilogie dystopique, j'ai eu très envie de lire et je dois dire que mes attentes de ce côté-là ont été totalement déçues. Donc, si vous recherchez de la dystopie, passez votre chemin et penchez-vous sur Hunger games, Méto, Saba ou Shatter me. Pour les autres, voici ce que j'ai pensé de ce roman.

L'histoire se situe dans un futur hypothétique aux Etats-Unis, devenus une monarchie organisée en castes. America Singer (bonjour l'originalité pour les choix des prénoms dans ce roman) est une numéro 5, ce qui signifie que pour elle la vie n'est pas rose tous les jours mais qu'elle n'est pas non plus réduite à la mendicité comme les 8. Les 5 sont des artistes et America est musicienne et chanteuse, elle gagne sa vie en se produisant en compagnie de sa mère lors de récitals et autres manifestations organisées par les castes supérieures. A l'opposé, nous avons le prince Maxon, qui cherche un coeur à prendre. A chaque nouvelle génération, l'héritier du trône trouve son épouse grâce à un jeu de télé-réalité qui s'intitule La sélection. 35 jeunes femmes âgées entre 16 et 20 ans sont sélectionnées dans tout le pays et invitées au palais royal pour y passer plusieurs semaines en compagnie du prince. A la fin, comme dans tous les jeux de ce type, il n'en reste qu'une seule qui deviendra l'épouse du prince et la future reine. Pour la plupart des jeunes filles, La sélection est l'occasion de leur vie, celle de changer leur destin à tout jamais et pour celles des castes inférieures de mettre leurs familles à l'abri du besoin puisque ces dernières reçoivent une compensation financière le temps du jeu. Mais pour America qui est amoureuse d'Aspen, un 6, la perspective de participer à La sélection est davantage un cauchemar qu'un rêve. Pourtant, sous la pression de sa mère et de son petit ami, elle va s'inscrire...

Qu'est-ce qui ne m'a pas plu dans ce roman ? 
Tout d'abord, aucune crédibilité dans les sentiments et les attitudes des personnages qui sont de vraies girouettes. 
Autre point, aucun suspense dans ce premier tome où tout est cousu de fil blanc, tellement prévisible que c'en est lassant par moment (et pourtant je suis bon public et je tombe facilement dans les pièges d'un auteur).
Enfin, et c'est, selon moi, la faille principale de La sélection, le récit manque cruellement de profondeur et l'écriture reste trop en surface à mon goût pour que ce soit un bon roman. J'expliquais en préambule que cette histoire n'avait rien à voir avec de la dystopie, et justement, il est fort dommage que l'idée de départ que je trouvais intéressante, n'ait pas été davantage creusée. Les descriptions de ce monde organisé en castes et de son Histoire sont très maigres et l'essentiel du bouquin tourne autour des filles de La sélection et des belles robes qu'elles portent. C'est une évidence qu'il fallait mettre l'accent sur le caractère superficiel du jeu, mais là encore, l'auteur ne creuse pas assez le sujet, et on reste dans une histoire très conventionnelle, sans surprises, avec des personnages sans charisme

Malgré ces défauts qui dénotent une maladresse et un manque de maturité dans l'écriture, La sélection est un roman qui se laisse bien lire et que j'ai apprécié, sans trop savoir pourquoi ! Je lirai la suite en espérant que le deuxième tome soit plus engagé.
Pas un must read, mais s'il croise votre chemin, vous pouvez toujours tenter l'aventure.

Pour une fois, fait suffisamment rare pour être noté, je n'étais pas sur la même longueur d'ondes que Clarabel

Titre original : The selection
Traduit de l'américain par Madeleine Nasalik
Robert Laffont (R), 343 pages, 2012 pour l'édition originale, 2012 pour l'édition française