Deux raisons m'ont donné envie de lire ce roman de jeunesse, son auteur bien sûr, mais aussi le thème. Déjà, la couverture en dit long, et j'étais curieuse de découvrir cette société dans laquelle l'école n'a plus le même statut qu'aujourd'hui.
Nous sommes en 2028 et l'éducation désormais se monnaye. Quand on n'a pas les moyens de payer l'école pour ses enfants, celle-ci est prise en charge par des entreprises. Mais pas dans un but philanthropique, non, bien sûr. En contrepartie, les élèves doivent travailler dans l'entreprise qui finance leur scolarité.

En une quarantaine de pages seulement, L'école est finie brosse le tableau très sombre d'une société  où l'école n'est plus gratuite et accessible à tous. Où les enfants dès le plus jeune âge sont conditionnés par le fric, le marketing, le commerce. A l'école, on apprend son futur métier en alternance dès le cours préparatoire.

Certains parents s'inquiètent de cette "éducation au rabais".

Ils se disent que s'ils n'agissent pas maintenant, elle ne sera jamais capable de lire un vrai livre. 
- Un livre ! dis-je. Ah oui, c'est le truc qui ressemble à un catalogue Jardins et Maisons mais sans les prix et les photos. Mon père, autrefois, quand il était à l'école, il en lisait plusieurs par an. C'était bien avant la Grande Crise du début du XXIème siècle. Moi, je n'ai jamais essayé d'en lire un, c'est trop dur. 

Un roman d'anticipation engagé politiquement qui donne à réfléchir. Court, bien trop court, mais percutant. A mettre entre les petites et les grandes mains, pour ne pas oublier combien le rôle de l'école est important, mais aussi à quel point son statut est fragile.

Elles l'ont lu : Clarabel et Laure

Syros (Mini Syros), 43 pages, 2012