Quand on a une copine qui a un auteur chouchou et qui ne jure (presque) que par lui, on se sent un peu obligée de le lire. Quand en plus elle vous offre l'un de ses romans, difficile de se défiler ! Il aura patienté longtemps ce livre, et puis l'autre jour j'ai eu envie de l'ouvrir, comme ça, sous le coup d'une impulsion.
Et bien ma chère Caroline, je te remercie pour cette belle découverte, maintenant je sais pourquoi tu aimes la plume de David Foenkinos !

Nathalie est une jeune femme amoureuse et mariée qui se retrouve veuve un beau matin, dans la fleur de l'âge. Pour étouffer son chagrin, elle se lance à corps perdu dans son job, elle oublie sa vie sociale et affective. Des hommes vont passer dans son sillage mais elle ne peut plus aimer.
A partir d'un thème grave, l'auteur construit une histoire sans pathos, avec humour et légèreté. Je viens de faire connaissance avec le style de Foenkinos alors je ne sais s'il est représentatif de l'ensemble de son oeuvre, mais dans La délicatesse, son écriture est à la fois originale, drôle et directe. Il nous assène des vérités évidentes avec une ironie mordante que j'ai tout simplement adorée. Il faut ajouter à cela des chapitres intermédiaires disséminés tout au long de l'histoire dans lesquels on retrouve des miscellanées en rapport avec l'histoire. C'est à la fois déroutant et bourré d'humour.
Un roman qui se lit comme on boit du petit lait, à savourer tant il y a de bon mots dans ces pages bien trop courtes. Première rencontre réussie, je retrouverai cet auteur avec grand plaisir, c'est dit !

Il y a une hiérarchie de l'obligation de la joie, et le mariage est au sommet de cette pyramide. Il faut sourire, il faut danser et, plus tard, il faut pousser les vieux  à aller se coucher.

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Il y avait encore dans chaque jour entre eux des traces de leur premier jour.

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Le livre était ainsi coupé en deux ; la première partie avait été lue du vivant de François. Et à la page 321, il était mort. Que fallait-il faire ? Peut-on poursuivre la lecture d'un livre interrompu par la mort de son mari ?

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A cause de la moquette, on n'entendait pas le bruit de ses talons aiguilles. La moquette, c'est le meurtre de la sensualité. Mais qui a bien pu inventer la moquette ?

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Les enfances en Suède ressemblent à des vieillesses en Suisse.

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Nathalie aussi semblait heureuse. Mais au théâtre, c'est difficile de savoir : parfois, les gens paraissent heureux, pour la simple et bonne raison que le calvaire s'achève enfin.

Les avis de Caroline, Fashion, Theoma, Kali, Karine, Pimpi


Gallimard, 200 pages, 2009