Quelle douche glacée ce roman !
En ouvrant Delirium vous pénétrerez dans un monde dont l'amour a été banni. Pire, il y est considéré comme une maladie hautement dangereuse, voire mortelle. Pour la sécurité de tous, la population est partagée entre les vulnérables et les invulnérables, ces derniers ayant subi le fameux protocole destiné à les immuniser contre l'amor deliria nervosa.  Il y a aussi les invalides, ceux qui ont préféré choisir la liberté, la nature, ceux qui contreviennent aux lois du système en place, les parias. 

Lena
est l'héroïne de Delirium, elle en est aussi la narratrice et nous découvrons ce monde totalitaire à travers son regard naïf. Conditionnée depuis le plus jeune âge, élevée dans le but ultime d'atteindre le jour de son protocole, l'adolescente est une vulnérable parmi tant d'autres, obéissante et disciplinée. Pourtant, parfois, elle perçoit qu'une part de sa personnalité n'est pas en totale adéquation avec ce qu'on attend d'elle. Mais bien vite, elle enfouit ces idées malsaines pour rentrer de nouveau dans le moule. 
Lena est attachante parce qu'elle est fragile et surtout imparfaite. Peu à peu, on réalise combien il lui est difficile de vivre dans ce quotidien qu'on lui a imposé, sans pour autant qu'elle se sente capable de le remettre en question. Ses hésitations, ses doutes, sont autant de tentatives bouleversantes de se rebeller contre ce qu'elle est devenue. Lauren Oliver m'a de nouveau séduite dans sa façon d'analyser chacun de ses personnages, de les faire évoluer dans une situation complexe et délicate pour ne pas dire impossible. 

Un roman qui n'est pas sans rappeler la trilogie de Suzanne Collins avec un thème de départ néanmoins différent. Un roman qui capte le lecteur dès les premières lignes, et lui ouvre les portes d'un futur effrayant et angoissant.
Un excellent premier tome qui ne laisse pas insensible et dont l'action va crescendo jusqu'à la toute dernière page, toute dernière ligne.
Décidément, j'aime la dystopie car elle offre des romans qui, en plus d'être divertissants, font réfléchir et nous rappellent que rien n'est jamais acquis.


Merci BEAUCOUP Sandy !

Les avis de Lael, Ori, Lily et Clarabel


Titre original : Delirium
Traduit de l'américain par Alice Delarbre
Hachette (Black Moon), 451 pages,  2011 pour l'édition française, 2011 pour l'édition originale