Il y a quelques temps, je découvrais les éditions Mic_Mac grâce à Armande et son billet sur l'une de leurs publications.

En furetant sur leur site, je suis tombée par hasard sur la présentation du Carnet de Grauku et j'ai éclaté de rire. C'était plutôt bon signe, et j'ai eu envie de le lire.

Or il s'avère que cette lecture ne correspond pas du tout à l'image que je m'en faisais. S'il y a de l'humour, il laisse une pointe d'acidité dans son sillage, et ce roman est loin d'être drôle.

Il s'agit de l'histoire de Manon, adolescente souffrant de surcharge pondérale et mal dans sa peau. Lorsque des camarades du lycée mal intentionnées prennent en photo son postérieur pour la diffuser, c'est le point de non-retour et Manon décide de partir en croisade contre les kilos en trop. Elle ouvre donc un blog sous le pseudonyme de Grauku et appelle à l'aide. Kilodrame vient à la rescousse et propose une solution efficace mais dangereuse à Manon pour lui faire perdre du poids. Le principe est simple : la demoiselle doit simplement noter dans un carnet le nom des aliments qu'elle choisit de supprimer de son existence... 

Voilà un récit qui m'a profondément touchée. Sophie Laroche a su écrire une histoire sur les problèmes de poids chez les adolescents et l'anorexie en particulier en partant d'une idée originale. Assez rapidement toutefois, l'on devine dans quelle spirale infernale s'est embarquée Manon, mais l'intérêt pour l'histoire ne faiblit pas pour autant. Les personnages sont bien campés et les relations dépeintes avec réalisme. On retrouve toute la cruauté de la jeunesse avec toutefois une note d'espoir. Manon est confrontée au jugement de ses camarades qui ne voient en elle qu'un physique disgracieux, mais à côté de cela elle découvre aussi l'amitié et l'amour.

Derrière une apparence comique, Sophie Laroche signe là un texte grave et poignant.


Mic_Mac, 243 pages