Je vais probablement m'attirer les foudres de plus d'un lecteur avec ce billet.
Tant pis. Quand je n'apprécie pas un livre, je ne peux pas prétendre le contraire.

Commençons toutefois par l'aspect positif de cette lecture. Ma PAL diminue ! Non, cela n'intéresse personne... Il n'empêche... Bon, plaisanterie mise à part, je vais tenter d'analyser ce que j'ai ressenti en lisant La princesse de Clèves.

Première impression au tout début du roman, l'avalanche de noms et de titres de noblesse qui finissent par s'enchevêtrer et m'ont quasiment donné la migraine. J'ai dû recourir à un dictionnaire historique pour y voir un peu plus clair. Car La princesse de Clèves, bien qu'œuvre de fiction, est solidement ancrée dans un contexte historique. L'intrigue se déroule à la cour de France en 1558 sous le règne de Henri II, fils de François 1er.
Après cette entrée en matière un peu trop laborieuse (je veux parler ici de ma difficulté à entrer dans le texte et non pas de son écriture) à mon goût, nous pénétrons dans l'histoire de cette princesse qui a fait couler tant d'encre.
Je commençais à éprouver un certain intérêt, me demandant comment la situation de la belle demoiselle allait évoluer et m'attendant à une montée en puissance.
Que nenni.
De l'ennui, voilà ce que j'ai ressenti.

Alors certes, l'écriture est superbe et c'est plutôt agréable, ce style précieux d'un autre temps. Sauf que, au bout de quelques pages déjà, je m'en lassais. Parce que bon, les tournures de phrases sont belles, soit, mais le récit manque un peu de susbstance. Par exemple, les personnages ne sont jamais décrits physiquement, si ce n'est comme étant d'une "beauté parfaite". A la longue, retrouver le nom beauté toutes les deux pages a fini par m'agacer un tantinet. Madame de La Fayette aurait peut-être pu étayer ses descriptions... Au sortir de ce roman, j'avais le sentiment d'avoir traversé une espèce d'univers homogène où tous les individus se ressemblent dans un flou artistique.
Autre remarque concernant le style d'écriture, j'ai trouvé qu'il y avait de nombreuses redondances tout au long du livre. On nous parle sans arrêt de princes et princesses, d'inclinations violentes, etc. Ces répétitions alourdissent le texte.

Quant à l'histoire, autant le dire tout de go, elle m'a profondément déçue. Bien que le côté vertueux à outrance finisse par m'horripiler sur la durée, ce n'est pas tant ce que je reproche à cette histoire. Simplement il ne se passe rien, le récit se traîne pour finalement aboutir à un dénouement à l'image du reste, fade. Bref, loin d'avoir éprouvé du plaisir à cette lecture, j'ai été extrêmement surprise de découvrir un pareil roman après toutes les critiques élogieuses dont il a bénéficié, certaines le qualifiant de chef-d'œuvre.

Je n'ai pu m'empêcher d'établir un parallèle avec Les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos dont le thème central est semblable. Mais, là où Les liaisons dangereuses m'avaient transportée, La princesse de Clèves n'est pas même parvenue à m'extraire du quotidien.

J'ai quand-même voulu lire en entier l'ouvrage que je possède et qui contient un autre écrit de Madame de La Fayette, à savoir La princesse de Montpensier, une longue nouvelle étrangement semblable à La princesse de Clèves et qui n'a donc pas davantage recueilli mon adhésion...

Lecture commune avec Grominou, Jules, Hermione et Restling


Librairie générale française (collection Prestige du livre) - 314 pages