Lorsqu'elle épouse Maxim de Winter, la narratrice ne mesure pas encore toute l'étendue de l'influence de la première femme de son mari. Bien que n'étant plus en vie, Rebecca continue de régner de façon invisible sur le domaine de Manderley. La décoration des pièces de la demeure, le mobilier, l'aménagement du jardin, les menus élaborés en cuisine... tout porte encore l'empreinte de la défunte.

C'est dans ce climat pesant et sombre que l'action évolue pour conduire doucement le lecteur vers la clé du mystère.
Je ne le dirai jamais assez, Daphné Du Maurier est définitivement une "romancière d'atmosphère". Dans Rebecca, elle crée une ambiance lugubre et angoissante qui étouffe la narratrice, personnage dont on ne connaîtra jamais le nom au cours de l'histoire et qui communique petit-à-petit son mal-être au lecteur.
L'écriture de ce roman est très soignée, les descriptions de paysages et de scènes de la vie quotidienne sont particulièrement belles. On s'imagine volontiers se promenant dans le jardin parmi les azalées et les rhododendrons écarlates, ou encore prenant le thé au petit salon devant un feu de cheminée...
La psychologie des personnages est finement étudiée, certains font froid dans le dos ; les regards, les paroles, chaque détail a son importance et contribue à instaurer ce climat oppressant.

Une fois encore,  Daphné Du Maurier parvient à nous tenir en haleine avec une histoire où il se passe finalement peu de choses .

Un excellent roman à lire par temps de pluie au chaud sous la couette devant un paysage de mer.

Les avis de Karine, Tamara, Pimpi, Allie.

Albin Michel (collection Le livre de poche) - 409 pages