Il n'est pas trop tard pour honorer St Patrick, patron des irlandais...

J'ai eu envie de relire des écrits d'Oscar Wilde, et je me suis donc replongée dans un volume qui rassemble plusieurs des contes et nouvelles de l'auteur. Mais l'ouvrage ayant bien vécu et se trouvant dans un piteux état, toutes les pages ont commencé à se détacher, et j'ai donc décidé de le remplacer et de m'offrir un volume qui regroupe, semble-t-il, la quasi totalité de l'oeuvre d'Oscar Wilde.

Dans ce beau volume tout neuf, j'ai (re)lu :

Le spectre des Canterville
Cette nouvelle (ou conte) fantastique d'une quarantaine de pages est sous-titrée Fantaisie hylo-idéaliste (l'hylo-idéalisme, est, si j'ai bien compris, une doctrine philosophique qui soutient que la réalité réside dans l'objet de la croyance en tant que tel ; autrement dit, si on croit en une chose, c'est qu'elle existe).
Une riche famille américaine (les Otis) fait l'acquisition d'une propriété anglaise appartenant à Lord Canterville. Au moment de la vente, ce dernier, contre toute attente, met en garde les acquéreurs : un revenant hante la demeure ! Mais il en faut davantage pour impressionner des américains matérialistes...
Les Otis s'installent donc dans leur nouveau domicile et font connaissance avec le fameux fantôme qui va vite se mordre les doigts d'avoir tenté de les effrayer !
Une histoire désopilante, qui, derrière des farces bon enfant se veut une critique de deux sociétés opposées. Une société britannique conservatrice qui s'appuie sur des valeurs ancestrales d'une part, une société américaine moderne basée sur le matérialisme d'autre part. De la rencontre de ces deux cultures, il résulte un humour grinçant, mais pas acerbe. Finalement, anglais et américains vont se retrouver autour d'un événement inattendu.
Une lecture très agréable, et faussement légère...

Le Sphinx sans secret
Une très brève nouvelle qui nous montre que, décidément, la curiosité est un vilain défaut (se reconnaîtra qui veut ! ;-) ). Ici, il est fait référence au Sphinx de la mythologie grecque qui était détenteur d'un secret. L'expression "sphinx sans secret" a été réutilisée plusieurs fois par Oscar Wilde dans son oeuvre pour décrire la gente féminine ; une expression qu'il aurait empruntée à Schopenhauer.
Si le coeur vous en dit, vous pourrez lire cette nouvelle ici.

Le millionnaire modèle
Une autre très courte nouvelle qui nous prouve, une fois de plus, que l'habit ne fait pas le moine. J'ai bien aimé la conclusion qui prend la forme d'un jeu de mots.
Vous pouvez la lire ici.

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J'ai ensuite lu (relu pour certains) ce qui correspond au premier volume de contes d'Oscar Wilde, publié pour la première fois en 1888. Ce volume était composé de cinq contes. Ces contes s'adressent davantage aux adultes qu'aux jeunes lecteurs, même si des enfants peuvent en apprécier les histoires. Leur richesse permet en effet une lecture à plusieurs niveaux. A ce titre, j'ai apprécié les nombreuses annotations présentes dans l'ouvrage qui m'ont éclairée à plusieurs reprises dans ma lecture.

Le prince heureux
Les contes d'Oscar Wilde sont souvent méconnus.
J'ai découvert celui-ci très jeune puisqu'il faisait partie d'un recueil de contes (de différents auteurs) que ma mère me  lisait souvent lorsque j'étais enfant. Je me rappelle en particulier les illustrations magnifiques qui accompagnaient ce texte.
Je qualifierais presque Le prince heureux de "conte humaniste". Le prince est en réalité une statue qui observe la ville et veille sur elle à sa façon. L'histoire est belle, mélancolique et porteuse d'espoir à la fois. Derrière le côté merveilleux, on retrouve la plume grinçante de l'auteur qui n'hésite pas à carricaturer certains personnages de la société.

Le rossignol et la rose
Un conte très bref sur l'amour et ce qu'il implique. Dans ce texte, l'auteur ne met pas vraiment en valeur le sentiment amoureux, au contraire il semble le juger de façon critique et sévère. En réalité, dans l'histoire, c'est le rossignol qui est le vériatble amoureux, tandis que, selon les propres termes de l'auteur, la jeune fille et l'étudiant "en sont indignes". La chute m'a rendue quelque peu perplexe...
Vous pourrez le lire ici.

Le géant égoïste
Un conte classique pour les enfants que j'ai déjà vu en format album.
L'histoire d'un géant qui ne veut pas que les enfants jouent dans son jardin. Alors, commence l'hiver...
Une jolie histoire sur les thèmes du partage et du bonheur, accessible aux plus petits.

L'ami dévoué
Ce conte terriblement cruel m'a remuée. Il y est question de l'égoïsme de l'humain et de la fausse définition que se font certains de l'amitié. On voudrait sauver ce petit Hans qui court à sa perte...

La fusée remarquable
Le début de l'histoire rappelle un peu celle de L'ami dévoué, mais avec ton plus léger et une issue plutôt drôle. Là encore, sous couvert d'un conte, Oscar Wilde fait la critique de certains comportements humains dans la société, tels la vanité et l'égoïsme.

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Si vous cherchez d'autres billets de lecture sur l'oeuvre de ce cher Oscar, vous trouverez votre bonheur chez :

- Aelys qui a lu deux autres contes, L'anniversaire de l'infante et L'enfant de l'étoile
- Caro[line] qui a lu le roman Le portrait de Dorian Gray
- Praline qui a lu les mêmes contes que moi mais aussi la pièce de théâtre Salomé

Je vous renvoie également au billet que j'avais publié au sujet de ses Aphorismes, petit recueil dans lequel vous trouverez un condensé de ses bons mots...

NB : je ne suis pas du tout pour les e-books, mais étant donné la brièveté de certains des textes que j'ai lus, j'ai pensé que ce pouvait être un point de départ de les lire en ligne pour s'en faire une idée. Mais par pitié, si vous êtes sensible au style d'Oscar Wilde, lisez-le dans un vrai livre !

Le livre de poche (collection La pochothèque) - 1510 pages