Second volet de la trilogie d'Agota Kristof. J'ai avalé ce tome comme le premier, mais lui ai trouvé moins d'intensité et moins d'originalité dans la présentation. Cette fois le récit est fait par le narrateur et non plus plus par les jumeaux. Claus et Lucas sont maintenant séparés puisqu'à la fin du Grand cahier, Claus passe la frontière, laissant seul Lucas dans un pays en apparence pacifié. La guerre est terminée, certes, mais les horreurs continuent bon train sous un régime quasi totalitaire. La preuve se concentre exclusivement sur le destin de Lucas, ne faisant réapparaître son jumeau que dans les toutes dernières pages. Les siens ayant tous disparus, Lucas va consacrer sa vie aux autres : il recueille Yasmine, adopte son fils Mathias, nourrit le curé du village, soigne Clara... Mais là encore, tout ceci n'est qu'apparence, la cruauté n'est jamais bien loin. Une fois encore, certaines scènes m'ont choquée, ou plutôt perturbée. La chute du récit est terrible, et je me suis donc jetée sur le troisième et dernier opus de cette histoire qui prend aux tripes.

Editions du Seuil (collection Points) - 188 pages